Le dimanche, un jour comme les autres, pourrait-on dire. C’est pas vrai, il y a des jours et il y a des dimanches, il y a des lundis, des mardis, etcetera, et il y a des dimanches. Les insaisissables dimanches. Le jour après le samedi, le jour d’aller à la messe, d’aller au cinéma, d’aller aux jardins avec les gosses, les tours tristes à la campagne, le tour des tristes à la campagne, le cuprinol à les vieux meubles (ça, c’est mon affaire), la veille des lundis.
On a pas des amis au dimanche, on ne les vois pas. Au dimanche, les amis vont dans quelque part où on ne les vois pas. Ils se cachent. Peut-être avec le bon Dieu dans la messe. C’est le jour de demander du pardon par le samedi, par les excès du week-end. C’est pas facile, de demander du pardon. Où est-ce qu’on va pour demander du pardon? Certainement pas chez les amis. On peut les chercher mais on ne les trouve jamais. On les a perdus au samedi, et on ne les revoie qu’au vendredi prochain, avec un peu de chance.
Il y a ceux qu’achètent le pardon. Et ceux qui le vend. Il y a un carrefour des pardons. C’est un bon affaire, celui-là. Mais je me demande pourquoi les vieux achètent plus des pardons que les jeunes. Que font-ils pour acheter et acheter et acheter des pardons? C’est peut-être le vice, ils ont le vice des pardons. Le carrefour des pardons est plein de vieux. Ils ne font que pêcher.